• http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2008/programmes_Brissiaud.aspx

    début : 

    Les programmes de mathématiques qui valent pour l’année scolaire 2007-2008 sont récents puisqu’ils ont été publiés au B.O. du 12 avril 2007. Un projet visant à les modifier vient néanmoins d’être mis en ligne sur le site du gouvernement afin qu’il soit soumis à… « consultation ». Pour les mathématiques, il se compose de deux parties : un extrait d’un nouveau B.O. à paraître où les objectifs sont définis par cycles et un texte contenant des progressions par année scolaire qui n’est pas encore joint au B.O. mais dont on nous annonce (pages 9 et 13) qu’il le sera.

    Ces textes ont été rédigés dans le plus grand secret par quelques collaborateurs du ministre et il paraîtrait que tout doive être bouclé en mai. Si tel est le cas, la consultation risque de n’être que de pure forme, le « speed dating » n’étant certainement pas le moyen approprié pour élaborer des programmes sérieux pour l’école. Cependant, si les différentes professions concernées par les programmes de mathématiques à l’école (professeurs des écoles, équipes de circonscriptions, formateurs, chercheurs…) s’expriment, peut-être cela ne sera-t-il pas sans suite.

     

    Nouveaux programmes, nouveau « mouvement de balancier » ?

    Le préambule du projet de programmes en mathématiques insiste sur la liberté pédagogique qui serait laissée aux professeurs des écoles mais, dans le même temps, ces programmes sont détaillés par niveaux de classes alors qu’ils l’étaient auparavant par cycles. Si ce projet était entériné, cela aurait évidemment des répercussions importantes sur les pratiques pédagogiques.

    Jusqu’ici, par exemple, les enseignants de CP n’abordaient qu’avec beaucoup de prudence le calcul posé en colonnes de l’addition et ils n’abordaient pas du tout celui de la soustraction à ce niveau de la scolarité. Le calcul d’une soustraction en colonnes n’était pas abordé avant le CE1. Dorénavant, les élèves devront « apprendre et utiliser une technique de l’addition et de la soustraction » dès le CP. L’évolution n’est pas mineure : dans les programmes qui étaient en vigueur avant avril 2007 (il y a moins d’un an !), c’est seulement au CM2 qu’il était recommandé d’« utiliser » une technique de la soustraction en colonnes (documents d’application du cycle 3, pages 41 et 43). En CE2 et au CM1, on pouvait se contenter de « construire et structurer » cette technique. Les projets de programmes proposent donc aujourd’hui d’avancer de 4 ans l’utilisation de la soustraction en colonnes (au CP plutôt qu’au CM2) !

    sauvegarde : 

    « Les mathématiques à l’école programmes, liberté pédagogique et réussite scolaire.rar »


    votre commentaire
  • http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2008/Mat08_Pedagogie_du_nombre_en_PS.aspx

    début : 

    Les enfants de 2-3 ans, dans le même temps qu’ils apprennent à parler, construisent leurs premières connaissances numériques. Quelles sont-elles ? Un constat émerge des recherches récentes : il y a de grandes différences entre les enfants selon leur langue maternelle. Ainsi les enfants anglophones sont en avance dans leur compréhension des 3 premiers nombres sur les enfants francophones (Hodent, Bryant & Houdé, 2005) ; ils sont également en avance sur les enfants nippophones (Sarnecka et collègues, 2007). Dans cette dernière recherche, l’activité des enfants consiste à donner un nombre déterminé d’objets : « Donne-moi N cubes. Les chercheurs visent à apprécier la connaissance des 3 premiers nombres. À 3 ans environ les enfants anglophones savent donner 2 objets en moyenne (ce qui signifie que certains ne réussissent que lorsque N = 1 alors que d’autres réussissent de manière fiable jusqu’à N = 3). Les enfants nippophones ne savent donner qu’un seul objet en moyenne.  Comment expliquer une telle différence ?

    sauvegarde « Pédagogie du nombre chez les 2-3 ans en PS.rar »


    votre commentaire
  • (1/3) http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/11/12112012Article634882967527254607.aspx

    (2/3) http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/11/13112012Article634883769681491654.aspx

    (3/3) : Les trois avenirs possibles http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/11/14112012Article634884724866499041.aspx

    début : 

    Les responsables du système éducatif et les chercheurs s’accordent aujourd’hui sur le constat d’une baisse importante des performances en calcul dès la fin d’école primaire. Le système scolaire français arrivera-t-il à retrouver les performances d’antan ? Cela dépend de l’analyse qui est avancée des raisons de cette baisse.

    Un premier objectif de ce texte est de montrer, à partir d'une analyse des données conduisant au diagnostic d’une baisse brutale des performances à partir des années 1990, que la pédagogie des nombres doit être repensée dès l’école maternelle ; elle nécessite même une véritable refondation ; un simple replâtrage de tel ou tel aspect des pratiques pédagogiques actuelles, serait inefficace. Et cette refondation doit être celle de la culture pédagogique au sens où l’école maternelle doit renouer, concernant les apprentissages numériques, avec la culture pédagogique qui était la sienne depuis 1923 environ et jusqu’en 1986. En effet, il sera montré qu’au niveau de l’école maternelle et du début de l’élémentaire, c’est pour l’essentiel la continuité qui prévaut entre 1923 et 1986. Entre ces deux dates, il y eut bien la réforme de 1970, celles des « mathématiques modernes », mais elle n’a pas créé la rupture que certains croient : ce qui apparaissait fondamental aux pédagogues avant 1970, est resté traduit dans les pratiques après cette date. En revanche, après la publication en 1986 d’une circulaire concernant l’école maternelle, les élèves se sont mis à apprendre en France comme aux États-Unis, un pays qui ne possède pas d’institution équivalente à notre école maternelle et dont la langue, l’anglais, favorise bien mieux l’accès au nombre que la nôtre. Cette circulaire était signée Jean-Pierre Chevènement mais, en l’occurrence, il a agi à rebours de ce qu’il croyait faire. Les conséquences de ce basculement doivent être reconsidérées aujourd’hui.

    Un second objectif est de montrer qu’un autre changement politique s’impose aujourd’hui : il faut que, concernant la pédagogie des apprentissages numériques à l’école (et probablement dans d’autres domaines), le ministère rompe avec un mode de gestion plus soucieux de diffuser les supposées « bonnes pratiques », instituant ainsi une sorte de pédagogie officielle, que d'outiller les enseignants sur les plans historiques, conceptuels, techniques et réflexifs. La reconstitution d'une culture pédagogique des premiers apprentissages numériques est une condition nécessaire pour que les enseignants aient des pratiques pédagogiques adaptées à leurs élèves.

     

    sauvegarde : Télécharger « Il faut refonder nov 2012.rar »


    votre commentaire
  • http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/09/18092013Article635150858806829907.aspx

    début : 

    Lorsqu’une évaluation des performances scolaires montre que les lignes ont bougé dans un sens ou un autre, avant de se réjouir ou se désoler, le premier réflexe doit être d’en examiner les épreuves. Concernant les nombres, la récente étude la DEPP montre qu’entre 1997 et 2011, les élèves rentrant au CP ont progressé dans deux taches : écrire la suite des nombres dans l’ordre et reconnaître parmi plusieurs propositions d’écritures chiffrées, celle d’un nombre prononcé. Elle ne montre que ça et il n’est pas sûr que ce soit une bonne nouvelle.

    Pour comprendre ces résultats, il faut revenir au tournant pris en 1986 quand de nouveaux programmes pour la maternelle ont amorcé une profonde rupture dans la façon d’enseigner les nombres à l’école. Avant 1986, sous l’ère piagétienne de notre école, ni le comptage, ni la lecture, ni l’écriture des nombres n’étaient enseignés à l’école maternelle. En revanche, depuis 1986, le temps consacré à ces apprentissages est de plus en plus long. Or, une autre étude de la DEPP (Roche, 2008) a mis en évidence qu’après le tournant de 1986, en une douzaine d’années, les performances en calcul des élèves de CM2 se sont effondrées. En fin d’école primaire, les élèves ayant appris avec les divers programmes publiés depuis 1986, calculent beaucoup moins bien que ceux ayant appris avec les programmes de 1970 (ceux de l’ère piagétienne). Il s’agit d’un phénomène bien étrange : en commençant leurs apprentissages numériques bien plus précocement, les élèves d’après 1986 calculent très mal en fin d’école primaire.

    sauvegarde : Télécharger « Maternelle De faux bons résultats sept 2013.rar »


    votre commentaire
  • http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2013/05122013PisaRBrissiaud.aspx

    Début : 

    "Ne serait-ce pas parce que les performances en calcul sont aujourd'hui extrêmement dégradées dès le CM2 que, 4-5 ans plus tard, chez les élèves d'âge PISA, les performances en mathématiques ne sont pas ce qu'elles devraient être ?" Rémi Brissiaud, chercheur à Paris 8, attire l'attention sur l'enseignement des maths et particulièrement l'usage de la file numérique. Pour lui, "pour espérer un futur redressement, il n'y a pas d'autre solution que de revenir aux causes de l'effondrement qui s'est produit en CM2". Autrement dit changer en profondeur l'enseignement des maths au primaire.

    Les résultats de l'enquête PISA 2012 viennent de sortir : ils sont très mauvais pour les élèves français. Comme toujours, les causes d'un tel phénomène sont vraisemblablement plurielles mais il y a une cause qui commence à être bien documentée et sur laquelle il faut revenir : les performances en calcul des élèves de CM2 français étaient bonnes en 1987 mais elles se sont effondrées entre 1987 et 1999. L'étude de la DEPP qui le prouve, menée par Thierry Rocher, a été publiée en décembre 2008 . Elle était disponible bien avant, mais elle est « restée dans les cartons » : Xavier Darcos était alors ministre et cela n'entrait dans son plan de communication que les enfants aient été performants en 1987, près de 20 ans après Mai 68. Depuis 1999, les performances stagnent à un très bas niveau. Parler d' « effondrement » ne relève en rien d'une rhétorique catastrophiste : entre 1987 et 1999, la moyenne des performances des élèves de CM2 a baissé de 66% de l'écart-type initial ! Or, il est légitime de s'inquiéter à partir de 20% et, dans d'autres enquêtes du même type, une année d'apprentissage correspond à environ 50%. Ainsi, c'est plus d'une année d'apprentissage que les élèves de CM2 ont perdu entre 1987 et 1999.

     

    sauvegarde : « redressement commence avec programmes primaire déc2013.rar »

     


    votre commentaire