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    TIMSS 2015 : en maths, des résultats tragiques pour la France

    Ce mardi est publiée la plus grande étude mondiale sur l'enseignement des mathématiques et des sciences dans le monde. La France fait pâle figure.

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    Modifié le 29/11/2016 à 12:28 - Publié le 29/11/2016 à 09:58 | Le Point.fr
    TIMSS s’intéresse aux connaissances des élèves en maths et en sciences à  un niveau scolaire donné, ainsi qu’aux programmes scolaires.

    Début décembre, l'OCDE publiera son enquête trisannuelle Pisa qui, elle, se penchera sur l'aptitude des enfants de quinze ans à savoir utiliser leurs connaissances, dans une soixantaine de pays de l'OCDE et de partenaires. Une étude plutôt destinée à informer les décideurs nationaux et à les aider à orienter leurs politiques éducatives.

    Vingt ans après sa création, 57 pays et 7 entités territoriales ont pris part à TIMSS 2015, soit quelque 600 000 élèves évalués. Cette année, la France a participé pour la première fois à l'enquête dans la catégorie « 4th grade », c'est-à-dire avec des élèves de CM1 (environ 10 ans), et pour la deuxième fois dans celle dédiée aux terminales S, dite « TIMSS Advanced ». Voici ses principaux enseignements.

    TIMSS s’intéresse aux connaissances des élèves en maths et en sciences à un niveau scolaire donné, ainsi qu’aux programmes scolaires. ©FREDERICK FLORIN / AFP/ FREDERICK FLORIN

    AU NIVEAU MONDIAL

    • L'Asie de l'Est, loin devant. Singapour, Hong Kong, la Corée, Taipei et le Japon continuent d'écraser les autres pays participants en mathématiques, comme c'est le cas depuis vingt ans. L'écart avec les autres pays performants est énorme, et s'accroît avec l'âge : en 4e, l'écart entre les cinq premiers pays et les suivants est encore plus important qu'en CM1. En sciences, les pays d'Asie de l'Est dominent toujours le classement, accompagnés de la Russie, mais de manière moins radicale.
    • Le primaire, plus performant. De manière générale, l'étude montre que l'éducation en matière de mathématiques et de sciences progresse dans le monde dans l'enseignement primaire. Nombreux sont les pays qui ont non seulement amélioré leurs résultats, mais aussi réduit l'écart entre les bons et les mauvais élèves. L'étude montre également qu'une scolarisation précoce a des effets durables sur les résultats, au moins jusqu'en CM1.
    • Le secondaire, moins bon. En revanche, le constat est bien moins positif en fin de cursus secondaire : les neuf pays ayant participé en 1995 et en 2015 à l'évaluation des terminales S ont tous baissé de niveau en vingt ans. Seul point positif : la différence de niveau entre filles et garçons s'est considérablement réduite, mais elle persiste en matière d'effectifs : les garçons sont toujours plus nombreux à s'orienter vers des études scientifiques.

    FRANCE : les résultats de la cuvée 2015

    Près de 45 % des élèves français sont dans le groupe le plus faible des pays européens, alors que seuls 11 % font partie de celui des meilleurs. L'école française est donc certes inégalitaire, mais ne se distingue pas pour autant par le niveau de son élite.

     

     

     

    • Le constat est sans appel : en mathématiques, la France obtient de moins bons résultats que la majeure partie des pays participants : avec 488 points, elle est moins performante que la moyenne de référence TIMSS fixée à 500 points, et très loin derrière le numéro un, Singapour, qui obtient 618 points. Elle a également abandonné le clan des pays occidentaux dont la moyenne s'établit à 525 points, pour rejoindre le Qatar ou encore la Turquie.

       

     

     

     

    • En sciences, même topo : la France est en dessous de la moyenne attendue, avec 487 points, alors que Singapour domine une fois encore le palmarès avec 590 points. Seul point positif : il n'y a pas de différence notable de résultats entre les garçons et les filles à ce stade.

     

     

    FRANCE : l'évolution du niveau en terminale S en vingt ans

    La France fait partie des neuf pays (France, Italie, Liban, Norvège, Portugal, Russie, Slovénie, Suède et États-Unis) à avoir participé à l'étude "TIMSS Advanced 2015", qui évalue les performances des élèves de terminale S. Là encore, le constat est décevant. Sur les six pays qui avaient déjà collecté des données en 1995, la France est, avec l'Italie et la Suède, l'un de ceux dont les performances ont baissé en vingt ans.

    • Plus d'élèves scientifiques en moyenne, mais leurs résultats sont plutôt moyens

    En France, 22 % des élèves de la classe d'âge se sont spécialisés en mathématiques, pour un résultat très moyen. Devant nous, la Russie et le Liban ont un niveau bien meilleur, mais en revanche, beaucoup moins d'élèves sont emmenés à ce stade. En somme, la France ne brille pas par le niveau de ses terminales S, mais elle forme en revanche beaucoup plus d'élèves scientifiques que les pays qui excellent en la matière.

    • Un niveau en chute libre

    Mais ce qui est effarant, c'est l'incroyable baisse de niveau en vingt ans. En 1995, la France était la plus brillante des six pays dont les données sont disponibles en 1995 et 2015. Elle était même devant la Russie, avec 561 points ; en 2015, elle s'est effondrée à 449 points, enregistrant la plus grosse baisse des six pays.

    • Seul point positif : les statistiques de genre

    En vingt ans, l'écart entre les filles et les garçons scientifiques s'est nettement amoindri. En 1995, 37 % des lycéens de terminale S étaient des filles (contre 63 % de garçons) ; en 2015, les filles représentent 47 % des effectifs. En revanche, les garçons réussissent toujours mieux dans cette filière que les filles, comme c'est le cas aussi pour la Russie, la Norvège, la Suède, la Slovénie et les États-Unis.

     

    Brighelli - Pourquoi la France est devenue nulle en maths

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    Modifié le 07/12/2016 à 15:22 - Publié le 07/12/2016 à 06:54 | Le Point.fr
    Selon le professeur de mathématiques Michel Segal, pour favoriser un enseignement égalitaire, on a sciemment organisé la baisse du niveau. Un mauvais service aux élèves les plus défavorisés.

    Selon le professeur de mathématiques Michel Segal, pour favoriser un enseignement égalitaire, on a sciemment organisé la baisse du niveau. Un mauvais service aux élèves les plus défavorisés. © PATRICK VALASSERIS / AFP


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